L’étonnante apparition d’un nouveau langage chez 500 enfants sourds nous éclaire sur le don du langage de nos premiers parents
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Le langage — son utilisation est la chose la plus importante qui distingue
les êtres humains des autres mammifères. Nous pouvons exprimer toutes
sortes d’idées et d’émotions, en plus de pouvoir parler
des objets matériels et de pouvoir discuter de toutes sortes de sujets hypothétiques
aussi bien que de réalités passées, présentes ou futures.
Des gens ont fait des expériences avec certains animaux et certains oiseaux,
leur enseignant à répondre à certains mots. Par exemple, on
a enseigné à des chimpanzés à utiliser le langage des
signes pour exprimer un nombre limité de concepts. Cependant aucun animal
n’a jamais pu faire preuve d’aptitudes langagières comparables
en quoi que ce soit à celles de leurs professeurs.1 Nous sommes vraiment des "créatures merveilleuses".
Le langage fait partie de la nature humaine
Le langage constitue une partie essentielle de l’existence humaine. Il fait
de nous des êtres uniques parmi tous les êtres vivants. Comment les
êtres humains ont-ils donc pu acquérir le langage?
Est-ce une aptitude apprise, rendue possible par un développement évolutif,
à partir de petits sons et de grognements primitifs, ou est-ce une partie
essentielle et innée de la nature humaine? Les philosophes et les linguistes
débattent de cette question depuis des siècles, particulièrement
depuis que Charles Darwin a popularisé la théorie de l’évolution.
De nombreux experts, non disposés à considérer la possibilité
de l’existence d’un créateur, ont cherché à expliquer
le développement et l’utilisation du langage par des moyens naturalistes.
C’est ainsi qu’ils nous disent qu’à mesure que l’homme
a évolué, il a développé un appareil vocal d’une
forme appropriée à la production des divers sons de la parole et qu’à
mesure que son cerveau a grossi, il a développé l’aptitude de
contrôler et d’utiliser son appareil vocal pour communiquer. On nous
dit qu’au début il a utilisé des petits sons et des grognements
pour s’exprimer et qu’au fil du temps il les a raffinés jusqu’à
ce qu’ils deviennent ce qu’on appelle aujourd’hui le langage parlé.
Noam Chomsky, célèbre linguiste du 20e siècle (qui n’était
pas un créationniste), a essayé de trouver une explication au langage.
Adoptant une position qui allait à l’encontre de celle de plusieurs
de ses contemporains, il est arrivé à la conclusion que les aptitudes
langagières humaines sont innées.2
Aujourd’hui, nous avons davantage de données permettant de soutenir
cette affirmation.3
Les enfants apprennent aisément le langage
Observer un enfant en train d’apprendre à parler est fascinant. Au
début, l’enfant ne peut rien dire. Mais après avoir entendu
pendant des mois ses parents et les autres personnes de son entourage parler autour
de lui et lui parler, il commence à dire des mots intelligibles. Il commence
par babiller pendant un certain temps, produisant des sons sans signification alors
qu’il explore tout ce qu’il peut faire. Les mots apparaissent d’abord
un à la fois (généralement "Maman", "Papa", "auto", etc.),
puis en petits groupes (ex: "Veux jus"), puis finalement en phrases. Peu importe
la complexité grammaticale de la langue maternelle, l’enfant l’apprend
et l’utilise. Vers l’âge de cinq ans, il en connaît toutes
les séquences grammaticales significatives, même si son vocabulaire
est encore peu étendu. Après, son vocabulaire se développe
à pas de géants, de sorte que, lorsqu’il atteint l’âge
de l’adolescence, il apprend de nouveaux mots à un rythme phénoménal.
Cette aptitude à apprendre la langue constitue en soi une preuve d’un
besoin inné de communiquer. Mais ce n’est pas tout.
Lorsque des enfants grandissent dans un environnement de surdité, le désir
compulsif de communiquer apparaît encore plus clairement parce qu’il
peut être observé même en l’absence de mots prononcés.
Si l’enfant est sourd et que ses parents utilisent le langage des signes,
l’enfant apprendra rapidement à s’exprimer lui aussi avec des
signes. Si les parents sont sourds, l’enfant apprendra également. Et
si sa propre audition est intacte, il apprendra aussi à parler couramment
et naturellement à travers ses contacts avec d’autres personnes. De
fait, il deviendra bilingue, parce que le langage des signes est un véritable
langage avec des structures grammaticales et syntaxiques4 reconnaissables, dans lequel les mouvements des
mains et les expressions faciales sont utilisés au lieu des sons. Le désir
de communiquer au moyen du langage et l’aptitude à communiquer à
l’aide du langage sont donc présents, qu’il y ait aptitude à
la parole ou non.5
Les enfants sourds du Nicaragua
Peter Radetsky en donne un exemple particulièrement frappant lorsqu’il
rapporte ce qu’ont vécu certains enfants sourds au Nicaragua.6 Environ 500 enfants ont été
rassemblés pour la première fois dans des écoles pour enfants
sourds établies en 1980. Ces enfants n’avaient été exposés
à aucune forme établie de langage des signes avant cette date. Ils
avaient vécu dans diverses régions dispersées du pays, communiquant
par des gestes avec les personnes entendantes qui les entouraient. Cependant, chaque
enfant utilisait des gestes qui avaient très peu en commun avec ceux utilisés
par les autres.
Mais lorsqu’ils se sont retrouvés ensemble dans les écoles,
ils ont rapidement développé une forme de langage des signes entre
eux. Au début, ce langage était rudimentaire, mais en peu de temps,
il est devenu un langage normal, avec des règles de grammaire et de syntaxes
caractéristiques. Judy Kegl, spécialiste en neurosciences comportementales
à l’Université Rutgers, décrit le phénomène
comme étant "le premier cas documenté de la naissance d’un langage".
Elle poursuit en disant: "Des petits enfants de trois ou quatre ans ont été
exposés à ce langage de fortune improvisé et l’ont absorbé.
Puis, en vertu de leur propre capacité à générer le
langage, ils en sont venus à produire un véritable langage." Il n’y
a aucun précédent à ce langage des signes. Dans notre propre
culture, le langage des signes a été transmis d’une génération
à l’autre, mais ces enfants n’avaient aucun arrière-plan
de ce genre. Ils ont construit ce langage entièrement par eux-mêmes.
"Il n’y a rien qu’ils aient pu utiliser comme modèle", dit Kegl.
"C’est une preuve évidente d’une capacité langagière
innée."7
Adam possédait un langage dès le tout début
Adam et Ève, les premiers êtres humains, avaient dès le tout
début la capacité de communiquer l’un avec l’autre (et
avec Dieu) au moyen du langage. Ceci incluait la capacité mentale (et le
désir) de communiquer, les moyens physiques de produire les sons de la parole,
la capacité de les entendre et la capacité mentale de traiter les
sons et de les relier aux concepts qu’ils représentent. Puisque plusieurs
des mots utilisés par Dieu ne correspondaient encore à rien de ce
qu’ils avaient vécu, il est possible qu’une grande partie de
leur vocabulaire ait été programmée à l’avance
plutôt qu’acquise.
Lorsque Dieu a créé Adam au commencement, Il lui a dit plusieurs choses,
telle que: "Tu pourras manger de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras
pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où
tu en mangeras, tu mourras."
Adam a dû recevoir une compréhension préalable de la signification
des mots et des séquences grammaticales dans lesquelles ils étaient
utilisés, sans quoi la communication entre Dieu et lui n’aurait pas
pu fonctionner.
Adam n’avait encore jamais vu mourir une créature, parce que la mort
est apparue seulement après qu’il ait péché (Romains 5:12). Qu’aurait-il donc pu comprendre du
mot "mourir"? Aujourd’hui, nous connaissons malheureusement très bien
le sens du mot "mourir", parce que nous voyons fréquemment la mort autour
de nous. Nous sommes si inconfortables devant cette réalité que nous
utilisons souvent d’autres expressions qui nous semblent moins dures pour
la décrire, des expressions telles que
"s’éteindre" ou "aller au ciel".
Le texte ne nous donne aucune raison de penser qu’Adam n’a pas compris.
Même s’il n’en a peut-être pas saisi toute la signification
et toute l’horreur, il a sûrement dû comprendre que c’était
une mauvaise chose. Dieu le lui a peut-être expliqué alors qu’il
parlait avec lui dans le jardin. Mais, nous ne pouvons que conclure qu’Adam
connaissait la signification du mot utilisé par Dieu, même avant d’avoir
fait l’expérience de ce qu’il signifiait.8
Le langage explique en grande partie pourquoi nous lisons en Genèse 2:20
qu’Adam n’était pas arrivé, avant la création d’Ève,
à trouver une partenaire qui lui convienne parmi tous les animaux. Les animaux
ne pouvaient lui parler! Adam avait besoin d’une partenaire capable de communiquer
pleinement avec lui et avec qui il pourrait élever une famille. C’est
ainsi que Dieu lui a donné Ève. Adam a reconnu qu’elle était
parfaite pour lui (Genèse 2:23). Dieu savait ce qui était le mieux
pour Adam et il le lui a donné gratuitement — tout comme il le fait
aujourd’hui encore pour tous ceux qui comptent sur lui.
La grosseur du cerveau ne détermine pas les aptitudes
William Foley, un linguiste éminent, prétend que le langage s’est
développé lorsque la grosseur du cerveau chez les humains en évolution
a bondi.1 Au fur et à mesure que les cerveaux grossissaient, la
complexité de leurs connexions neuronales est devenue beaucoup plus grande,
rendant possible le langage.
En réalité cependant, ce n’est pas la grosseur du cerveau qui
importe, mais plutôt la façon dont ce cerveau est organisé.
La grosseur du cerveau chez les humains varie beaucoup, généralement
entre 1040 ml et 1595 ml.2 Même si la grosseur du cerveau a tendance
à être en corrélation avec les dimensions du corps, il serait
simpliste et faux de dire qu’une personne bien bâtie qui posséderait
un cerveau de 1500 ml devrait être presque deux fois plus intelligente qu’un
pygmée qui posséderait un cerveau de 900 ml!
Les gens de toutes grandeurs et de toutes grosseurs ont potentiellement les mêmes
aptitudes mentales, tout simplement parce que ce sont tous des humains. Il est vrai
que certains ont un QI plus élevé que d’autres. Cela fait partie
de la variabilité normale entre individus, mais le QI n’est pas en
corrélation avec la grosseur physique du cerveau.3
Passionnant, vraiment... et cela suscite en moi de la compassion pour ceyx qui sont privés du langage. Quel enfermement que le leur ! quel isolement !
RépondreSupprimerMercin Sentinelle, pour ce docment si intéressant!
Bonne journée à toi dans la joie du Seigneur !